Gravats
La marche ce matin (notre marche) le sol défoncé Ornières et déchirures Rebouchées ce matin (notre promenade) par des gravats Pierres tuiles brisures béton cailloux Sol de marqueterie le paysage (le nôtre) s’aplanit Posons les pieds nous ne nous noierons plus ne tomberons plus ne glisserons plus Je lève la tête (vers toi) je n’ai plus besoin de contrôler chacun de mes pas (vers toi) Je pense (à toi) au trou dans mon cœur aux crevasses dans ma chair aux ornières dans ma mémoire Va falloir (tu sais) va falloir demander aux gravats aux tuiles aux brisures aux cailloux De venir me combler me réparer me lisser Mais mon poumon en moins ne repoussera pas Mais mes yeux se sont multipliés par deux et ma tête de monstre encore plus monstre Mais mes mains tremblent au fil de mes mots Mais la plaie du paysage attendra plusieurs saisons image extraite de la vidéo La Crue d' Anne-Charlotte Finel